RENNES, 10 septembre 2009 (AFP) – La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a jugé « tout à fait positive » l’expérience menée par le groupe de centres d’appels Webhelp qui emploie depuis six mois 12 détenues au sein de l’établissement, lors d’une visite à la prison des femmes de Rennes.
« Je suis particulièrement heureuse de voir là mise en oeuvre concrètement une expérience tout à fait positive et (…) enrichissante » permettant « à chacune d’envisager un avenir avec un emploi », a-t-elle dit en se rendant dans le petit local lumineux aménagé par Webhelp dans un étage de la prison.
« Nous voyons bien comment la prison (…) peut aider les gens à se restructurer, à se réinsérer », a-t-elle ajouté.
« L’exemplarité de ce qui est fait avec Webhelp ici montre que (…) cela ne porte en rien atteinte à l’emploi, mais que c’est une façon de répondre sur le long terme à de véritables besoins de la société », a souligné la ministre à l’issue de sa visite.

Webhelp emploie depuis le printemps 12 femmes de tous âges, détenues à la prison de Rennes pour de longues peines, pour le compte d’un opérateur de télécoms.
Sélectionnées et formées par le groupe (3e sur le marché français), elles sont chargées de « proposer à des entreprises ou des particuliers des offres commerciales », mais « sans possibilité de numéroter, comme dans les centres d’appels classiques », a précisé Frédéric Jousset, co-président de Webhelp.
« Le système est étanche et tous les appels enregistrés » par mesure de sécurité, assure-t-il.
Les prisonnières sont payées six euros bruts de l’heure. Seuls deux tiers de la somme leur reviennent. Une partie va au dédommagement des parties civiles, une autre remise à la détenue à sa sortie.
Le projet de Webhelp en prison est contesté par certains syndicats. Ils craignent notamment que cette main d’oeuvre bon marché constitue, si l’expérience se développe, une concurrence déloyale pour les employés