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Unique en son genre et popularisé dans les années 70 par Robert Greenleaf, le Servant Leadership fait son grand retour dans les pratiques managériales. Pour savoir en quoi il consiste et en quoi il est pertinent aujourd’hui, nous avons posé quelques questions au Dr Robert Liden, Professeur de Management à l’University of Illinois, Chicago.

Qu’est-ce que le servant leadership et quels sont ses avantages ?

Il s’agit d’un style de management unique, dans la mesure où les « leader serviteur » placent les besoins de leurs collaborateurs avant les leurs. Les données chiffrées montrent que cette méthode a de nombreux avantages : elle augmente la confiance et le respect du collaborateur envers son encadrement ; elle encourage l’émulation du leader ; elle crée une culture d’entreprise qui repose sur l’aide mutuelle ; elle encourage l’autonomie ; elle augmente l’engagement du collaborateur envers ses managers et envers son entreprise ; elle fidélise les collaborateurs. Mieux encore : le servant leadership améliore la performance générale des collaborateurs, les amenant à réaliser des efforts supplémentaires, voire à se surpasser si nécessaire. Quant aux clients, ils en ressentent les bénéfices à leur niveau. Et quand les consommateurs sont contents, le cours des actions suit.

Comment le servant leadership augmente-t-il la productivité ?

Il est démontré que le servant leadership augmente la productivité. Et cela parce que les collaborateurs développent une relation forte et une plus grande confiance dans le management, ce qui les amène à s’impliquer davantage et à avoir de bonnes performances. La productivité n’est pas seulement augmentée : des données recueillies lors d’une période de récession, pendant laquelle les revenus et les profits étaient en déclin, montrent que les profits baissaient moins quand le servant leadership était en place.

En quoi consiste cette méthode aujourd’hui ?

Cinquante ans après, l’approche reste la même, mais pour être un bon servant leader, vous devrez parfois être assertif. Certes, les servant leaders doivent beaucoup soutenir et aider leurs collaborateurs à monter en compétences, mais ils doivent aussi être fermes et capables d’émettre des critiques constructives de façon empathique. Cette attitude va prouver que le leader garde le contrôle, alors même qu’il soutient activement le développement et le bon fonctionnement de son équipe. Sans quoi, il existe un risque que les collaborateurs croient qu’ils font toujours tout bien et que tout leur est dû.

Comment les managers peuvent-ils basculer vers le servant leadership ?

Les servant leaders doivent faire l’effort de connaître chaque collaborateur, en particulier ses buts, ses ambitions, ses aspirations et son potentiel. Pour ceux qui souhaitent faire cette transition, la première question à se poser est : « Que puis-je faire pour concrétiser le potentiel de chaque collaborateur ? ». Ensuite, une approche spécialement adaptée à chaque personne sera mise en place. Prenez le temps de connaître chaque collaborateur, et placez ses besoins avant les vôtres. Pratiquez, pratiquez, pratiquez et surtout soyez patient.

« Il est important de bien comprendre que la mise en place du servant leadership demande une très grande patience. Comme Rosabeth Moss Kanter le disait dans les années 70 : « Les grands changements d’organisation prennent de 2 à 5 ans pour être implémentés avec succès ». La patience est clé. »

Les 7 recommandations du servant leadership

  • Bien gérer les émotions des collaborateurs
  • Avoir de bonnes compétences analytiques et conceptuelles
  • Développer les capacités et l’autonomie individuelles
  • Aider à monter en compétences et à réussir
  • Donner la priorité aux besoins des collaborateurs
  • Se comporter de façon juste et éthique
  • Créer de la valeur pour les parties prenantes