La Réalité Augmentée et la Réalité Virtuelle (AR/VR) vont prendre une place grandissante dans le retail et l’e-commerce en 2020. L’analyse, en 3 tendances, d’Adrien Zanelli, Partner et International Business Developer de la start-up nantaise Retail VR.
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AR/VR : satisfaire la curiosité et la créativité du public
Ça y est, le public s’intéresse à l’AR/VR : la preuve, c’est qu’il en parle ! Le nombre de conversations sur le sujet est en pleine explosion, comme le révèle Hubspot dans son livre blanc « Les tendances des Réseaux Sociaux en 2020 ». Ainsi, la VR a été mentionnée 8,6 fois plus souvent dans les conversations sur les tendances pour 2020 (par rapport aux conversations sur les tendances en 2019), tandis que l’AR a été mentionnée 7 fois plus souvent.
En 2020, un autre facteur va favoriser l’adoption de l’AR/VR : le déploiement de la 5G. Laquelle viendra elle-même booster une autre possibilité technique : la photo ou vidéo en 3D sur smartphones (Apple, Sony, Huawei, Samsung…). La production et la diffusion des photos ou vidéos 3D, parfaites pour l’AR/VR, vont donc se démocratiser et le retail pourra aussi en profiter.
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Des boutiques plus petites, en centre-ville : l’AR/VR pour faire de l’extension de gamme
En matière de retail, la tendance est la même dans tous les pays industrialisés : le retour, en centre-ville, des petites boutiques. Il peut s’agir de pop-up stores ou de lieux éphémères, liés à un événement ponctuel. Ou de corner stores, comme les espaces Darty dans les Fnac, ou les boutiques de marques dans les grandes surfaces commerciales. Dans tous les cas, ces espaces de quelques dizaines de m2 ne peuvent présenter qu’un nombre très limité de produits.
Pour autant, dans ces espaces exigus, l’AR/VR apporte une solution : des gammes de produits très étendues peuvent être proposées aux visiteurs (sur leurs smartphones, sur les tablettes numériques ou sur les écrans géants du magasin). Un vendeur peut aussi apporter ses conseils. Et la vente pourra se conclure dans la boutique, suivie par une livraison à domicile.
Dans ce contexte, il est important pour les marques de continuer de faire rêver. C’est souvent le rôle du flagship store, également en centre-ville, qui apporte son aura à toutes les micro-boutiques du réseau. Dans ces lieux très émotionnels, l’AR/VR apporte sa dimension immersive et différenciante.
Et la qualité informationnelle de l’AR/VR n’est pas à négliger : vidéos 3D des sites de production, démonstration de produits complexes, preuves d’engagements et d’actions RSE de la marque dans les pays producteurs, etc.
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Éviter le shopping en boutique : l’AR/VR pour informer, séduire et vendre
C’est une tendance qui se développe en Asie : les clients délaissent les magasins physiques pour profiter des avantages d’une expérience en ligne.
Et cela pour éviter les embouteillages, la foule, le manque de disponibilité des produits ou des vendeurs, le manque éventuel de stock, etc. D’où la recherche d’une expérience d’achat (online ou sur smartphone), rapide, séduisante et convaincante.
Comparé à un site d’e-commerce « plat » (c’est-à-dire en 2D seulement), un site enrichi grâce à l’AR/VR a beaucoup plus d’impact. Il permet d’examiner un produit ou des spécifications sous toutes les coutures – ce qui permet de lever les doutes de l’acheteur et de réduire les retours de produits.
Plus généralement, comme le montre cette vidéo Alibaba’s « New Retail », le retail va multiplier les interactions entre parcours physique et parcours digital. L’AR/VR a clairement une carte à jouer sur les points de contact stratégiques pour la marque. Par exemple, transformer le lieu de vie du client en espace de vente (at home shopping), l’AR/VR permettant de simuler l’intégration de meubles et autres objets.
Sans introduire de complexité excessive, l’AR/VR peut désormais enrichir l’expérience client, voire la réinventer !