Dans des grandes villes du monde entier, des véhicules autonomes font tranquillement leur chemin… ces initiatives venant souvent de France. De leur côté, la RATP et la SNCF multiplient les tests en situation. Des expérimentations qui s’appuient sur des startups innovantes, soucieuses de rassurer et de bien accompagner leurs (futurs) clients.
Des véhicules autonomes à la RATP ? Cela ne paraît pas très nouveau : de fait, les lignes du métro parisien 1 et 14 sont complètement autonomes depuis fin 2012, et le VAL d’Orly n’a pas de conducteur. Et on trouve d’autres exemples à Lille, Lyon, Rennes ou Toulouse…
Pourtant, après la desserte du CEA de Saclay, en début d’année, une nouvelle expérimentation RATP est en cours. Un service de navettes autonome est ouvert, du vendredi au dimanche, au bois de Vincennes et dans ses environs.
« Avec les véhicules autonomes, la RATP cherche à apporter des solutions au problème « du 1er et du dernier kilomètre ». L’objectif étant de faciliter les déplacements entre les gares et leur environnement proche, voire de proposer le porte-à-porte à de nombreux usagers. A moindre coût et en respectant l’environnement », explique David Gillaux, directeur de la business unit Service Public et Utilities chez Webhelp.
Quant à la SNCF, elle teste son TGV autonome sur le tronçon Toulouse-Rodez. La première expérimentation devrait avoir lieu en 2019, et la mise en service est prévue pour 2025.
Taxis autonomes : bien accompagner le voyageur
Les taxis autonomes n’intéressent pas seulement Uber : de nombreuses villes et entreprises procèdent régulièrement à des essais. Parmi les initiatives les plus remarquées : le taxi autonome de la startup française Navya, qui s’était notamment illustré sur route, lors du CES 2018 à Las Vegas. Electrique, il peut accueillir 6 passagers.
« A noter que Navya a établi un partenariat avec la société internationale de transports Keolis – détenue majoritairement par la SNCF – notamment pour son développement aux Etats-Unis et au Canada », ajoute Jalil Lahlou, directeur de la Business Unit Automobile & Mobilité chez Webhelp.
Ce sont également des navettes Navya qui sont expérimentées par la RATP au bois de Vincennes. Au fil des expérimentations et des ventes, les navettes autonomes Navya sont au nombre d’une centaine, ont parcouru 40 000 km et transporté près de 110 000 passagers.
Une relation client à inventer ?
Dans un premier temps, les véhicules autonomes de la SNCF et de la RATP devraient embarquer un opérateur humain. Avec l’avantage de rassurer les voyageurs et la possibilité d’intervenir en cas de besoin.
Les opérateurs seront-ils remplacés à terme ? Les voyageurs seront-ils suffisamment confiants dans les nouveaux véhicules – comme ils le sont aujourd’hui dans certaines rames de métro sans conducteur ni opérateur ?
Et dans les taxis autonomes, comment rassurer ou conseiller le voyageur ? Pour l’heure, Navya étudie des services d’accompagnement, dont certains s’afficheront sur un écran intégré au véhicule : réservation d’une place de cinéma, d’une voiture de retour, etc. Autre idée : proposer une sorte de click and collect, pour passer prendre un objet ou un simple café, sur le trajet…
« Quel que soit le véhicule autonome considéré, on peut imaginer qu’une liaison avec un opérateur à distance, en audio ou visio, pourra amener réassurance et efficacité en cas d’inconvénient. Dans le domaine du véhicule autonome et de la relation client, tout reste à inventer ! », conclut David Gillaux.