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Dédiée aux professionnels de la mode, Mars Branding Agency est une agence de conseil en stratégie qui tranche par son originalité. Elle produit notamment le podcast Wholesale Is Not Dead (WIND), bien connu des jeunes créateurs, des marques, des boutiques et des spécialistes wholesale. L’agence a été fondée par Julie Le Gall et Florent Tamisier : ils partagent leur vision du marché, interviewés par Aline Abeya, Sales Manager France and Benelux chez Webhelp Payment Services.
Quels services sont proposés par Mars Branding Agency ?
Julie Le Gall : Notre agence de conseil en stratégie commerciale et de communication a été fondée en mars 2020 – d’où notre nom. Nous proposons des solutions aux marques de mode, pour gérer des problématiques de distribution, de communication ou de stratégie digitale.
Florent Tamisier : Nous pouvons accompagner ou gérer des projets, avec des formats d’accompagnement qui vont du coaching individuel jusqu’à la réalisation : community management, relation presse, marketing d’influence, création de contenu (vidéo, audio, photo), commercial, développement d’un réseau de distribution et d’agents en France et en Europe, etc.
Vous travaillez en duo depuis combien de temps ? Comment vos expériences se complètent-elles ?
Florent Tamisier : Nous avons travaillé ensemble, il y a quelques années, dans une filiale du groupe Eram. J’étais le directeur commercial à l’export, en charge d’une quinzaine d’agents et d’une quinzaine de distributeurs, pour un CA d’environ 10 millions d’€ à l’export. Julie était au marketing : ce travail en synergie nous a donné envie de voler de nos propres ailes, d’où la création de Mars Branding.
Julie Le Gall : Parmi les marques de chaussures que nous avions en portefeuille, il y avait Les Tropéziennes, qui connaissent déjà un beau succès en France et en Europe. J’ai travaillé pendant 6 ans pour elle, en tant que directrice de communication et marketing.
Avec Florent, nous avons eu le plaisir de faire partie du renouveau de cette belle marque française, qui est passée en 2015 du tout wholesale à l’omnicanal. Et ce passage au digital a très bien fonctionné, y compris à l’international… D’où notre volonté d’accompagner d’autres marques qui veulent passer du wholesale au digital, ou tout simplement se développer.
À propos de la marque Les Tropéziennes, quelle leçon tirez-vous de son passage réussi au digital ?
Florent Tamisier : Jusque là, dans le métier, on avait l’habitude d’entendre ce principe général : « il faut d’abord être présent sur le digital et quand la marque est suffisamment forte, la vendre en boutique ». Or nous avons montré que pas du tout : grâce au maillage territorial, la marque étant très forte sur le terrain, le digital a décollé très vite.
Julie Le Gall : En fait, c’est une stratégie très rentable de commencer par le wholesale et le terrain, avant de basculer sur le digital, les coûts étant assumés par les revendeurs. Les Tropéziennes est devenu un cas d’école !
Quels types d’accompagnement proposez-vous aux jeunes créateurs ?
Julie Le Gall : Avec notre offre de Coaching, nous accompagnons beaucoup de jeunes créateurs et de porteurs de projets sur les parties produit, commercial et communication. Ils en sont au tout début de l’histoire de leur marque, et ils portent des produits et des valeurs bien spécifiques. Souvent ils fabriquent en France, et se développent dans un environnement très concurrentiel. Nous les conseillons plutôt sur les stratégies de marque et de distribution, dans les secteurs de la maroquinerie française, de la conception textile, de la chaussure et de la joaillerie.
Florent Tamisier : Pour ces jeunes créateurs, les questions sont nombreuses et très spécifiques : dois-je aller vers le wholesale et comment ? Dois-je faire un salon et lequel ? Dois-je communiquer sur mon produit, ma marque, les deux ? Est-ce le bon moment pour communiquer sur tel canal ? etc.
Pendant des sessions d’accompagnement de quelques heures – volontairement très accessibles – nous mettons à leur disposition nos connaissances, issues de notre expérience professionnelle, de nos réseaux, et des contacts privilégiés que nous entretenons avec des professionnels très expérimentés et spécialisés.
Et que faites-vous pour les marques ?
Julie Le Gall : Les marques ont atteint un stade de développement qui les confronte à la production et à la promotion régulière de collections, et elles ont souvent un réseau de distribution. Certaines sont full digital et nous pouvons les accompagner sur un volet wholesale par exemple. Avec des conseils sur les plans marketing et développement commercial.
Et réciproquement nous pouvons accompagner des marques – qui sont déjà en full wholesale – et qui veulent prendre le virage du digital. Dans ce cas, nos efforts portent sur la communication, le marketing et le développement de site e-commerce.
Des vrais pros de la mode sont interviewés dans votre podcast « Wholesale is not dead » – lequel connaît un grand succès. Quel est le principe ?
Florent Tamisier : L’idée est venue d’un constat. Nous donnons beaucoup de cours dans des incubateurs et des structures d’accompagnement. Pour ce public très en demande de partage d’expérience professionnelle, nous avons créé un format de podcast. En fait, de cette manière, nos étudiants peuvent suivre une conversation approfondie, entre des professionnels très expérimentés… mais par ailleurs très peu disponibles !
Et c’est vrai que l’on y trouve des contenus très différents : des déclarations d’amour pour nos métiers, des vérités peu entendues, des analyses ou des conseils très pointus… les confidences se trouvant souvent en fin d’entretien. Les retours très positifs des apprenants nous ont amené à vouloir diffuser plus largement ces podcasts. D’où la création d’une série effectivement appelée Wholesale is not dead (W.I.N.D.), dédiée aux évolutions du commerce de mode en point de vente physique.
Julie Le Gall : Nous sommes à près de 90 podcasts publiés. On les trouve sur notre site web mais aussi sur toutes les plateformes d’écoute, Itunes podcast, Deezer, Spotify, Amazon, Google, etc. Pour donner un exemple qui intéressera les jeunes créateurs, il y a notamment le podcast de Sophie Baron, de la boutique Pom, à Marseille.
Côté boutiques, détaillants et indépendants, nous avons souvent recueilli les témoignages d’un sentiment d’isolement. Ces professionnels travaillent souvent seuls, ou en très petite équipe. Ils trouvent là un média vivant, pertinent, qui leur « parle » justement. C’est aussi une source d’inspiration et de motivation très riche.
Pourquoi ce nom Wholesale is not dead ? J’avoue qu’il m’a interpellée la première fois que je l’ai vu… et que je partage votre analyse : un vaste écosystème Wholesale existe et il est bien vivant !
Florent Tamisier : Notre connaissance approfondie du wholesale est justement l’un des points de différenciation de notre agence. Quand nous nous sommes lancés, il y a 2 ans, au début du premier confinement donc, nous nous sommes focalisés sur le digital. Cela correspondait aussi à un virage global du secteur vers le digital. Il y avait donc beaucoup d’aide à apporter sur ce canal.
Avec la fermeture des boutiques et des salons, certains observateurs ont affirmé que le wholesale faisait partie de « l’ancien modèle ». D’autant que la vente en boutique avait déjà tendance à se réduire, depuis 2007 environ. Quant au « 100 % retail », qui a connu une vogue, on peut également dire qu’il a fait du tort au Wholesale.
Or il nous a semblé que cette désaffection était une erreur : certaines entreprises tirent des profits considérables du wholesale. Il y a aussi d’immenses opportunités sur ce canal de distribution.
D’où notre démarche de ré-évangélisation du marché… qui prend surtout la forme de recommandations wholesale : ne faites pas les erreurs du passé, ni à l’achat, ni à la vente, ni lors de vos tournées, ni dans la gestion de vos marges, par exemple.
Julie Le Gall : J’ajouterai que les plus belles boutiques européennes sont des multi-marques indépendants : elles ont beaucoup d’âme et apportent une vraie valeur. Aujourd’hui, elles sont un excellent moyen de soutenir la création et les jeunes créateurs.
Comment s’est fait la rencontre entre Mars Branding et Webhelp Payment Services ?
Julie Le Gall : Nous sommes très actifs sur le marché, nous essayons de rencontrer un maximum de personnes et d’acteurs. Cette curiosité nous amène à écouter des conférences, sur toute sorte de thèmes. Il y a quelques mois, une conférence organisée par Webhelp Payment Services a retenu notre attention lors du Who’s Next : c’était l’une des seules à parler du wholesale !
Florent Tamisier : C’était aussi l’une des rares conférences qui abordait les questions de la vente, de la distribution et des paiements. Des thèmes essentiels pourtant ! Nous nous sommes immédiatement rencontrés, puis nous avons décidé d’échanger régulièrement sur ce thème – la distribution dans la mode – un sujet trop mal connu. Et notre constat, c’est qu’aujourd’hui, ce sujet fédère de plus en plus de monde…
Les services de paiement sont-ils bien connus dans la mode ? Quels sont les besoins ?
Florent Tamisier : Certaines pratiques, comme le Cash & Carry, sont en train de changer. Avant, le Cash & Carry reposait sur un principe simple : l’absence de délai de paiement. Mais aujourd’hui certains acteurs veulent se donner plus de souplesse et se tournent vers un acteur comme Webhelp Payment Services.
De façon plus générale, j’avoue que j’aurais aimé connaître plus tôt l’ensemble des services de paiement disponibles aujourd’hui !
J’aurais pu les recommander à des acteurs du secteur, qui se trouvaient confrontés à des problématiques de créances, de vérification de documents, de connaissance de la santé financière de tel ou tel acteur… ou plus généralement de connaissance du marché, y compris à l’export.
Julie Le Gall : Ce qui compte beaucoup pour nous, c’est de voir que la communauté qui s’organise autour de la mode et du wholesale continue de s’agrandir et d’augmenter ses compétences. C’est avec plaisir que nous allons continuer d’y contribuer avec nos podcasts !
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